Amitié, Désir et Obligation [X]

Depuis : 24/05/2017

Il s’agissait d’un jour comme un autre, jour que risquais néanmoins de rester dans ma mémoire. Pourtant elle avait débuté comme toute autre journée : se lever avant l’aube, s’entrainer, manger, sentir la sueur… jusque-là rien de bien spécial. Et puis le soir, on m’appelle. Là non plus il n’y a rien de bien spectaculaire. Nous sommes ce que nous sommes, c’est-à-dire des bêtes de l’arène. Nombreux sont les fois où le maitre m’appelle parce qu’il aime qu’on me voit de près. Alors ce n’est pas avec une grande surprise que je me lève de mon lit pour suivre les gardes. Par contre, et c’est là où cela commence à me surprendre. Je ne suis pas le seul à être sorti hors de ma cellule par cette nuit peu éclairé par la lune. Ruby y est aussi.

Ruby est… une des rares femmes, mêmes personnes, que j’apprécie et que je pourrais qualifier d’amie. Malheureusement depuis ces derniers temps il y a un certain froid entre elle et moi. Je ne saurais pas spécialement dire d’où ça vient… enfin j’ai ma petite idée, mais je préfère ne pas y penser. Moi et les sentiments… C’est pas mon top. Alors j’espère que tôt ou tard le vent va tourner et on finira par retrouver l’amitié que j’aimais tant. Je ne dis rien, je lui lance un simple hochement de tête. En présence des gardes et du maitre, je ne souhaite pas parler sans qu’on m’y ai autorisé. Autant que je peux être bestiale dans l’arène, autant que je suis très civilisé face à mon maitre. Je sais ou est ma place.

Mon visage restait de marbre quand le maitre nous ordonnait de suivre les gardes jusqu’à une demeure et de faire ce que le maitre de maison souhaite qu’on fasse. Intrigué… Peut-être un peu. Mais surtout de la surprise. Je connaissais le ton, et le sens à tout ca. Rares étaient les fois qu’on fasse appel à moi pour ce genre de… pratique… c’est plus souvent les valkyries qui doivent aller montrer leurs corps et satisfaire les nobles de cette ville. Moi, j’étais bien trop bestiale et brutale pour attirer un quelconque intérêt… du moins cela avait été le cas… jusqu’à maintenant… Mais je n’étais pas seul. Ruby y était également alors… peut-être que j’étais là pour autre chose et que c’était elle la poupée de satisfaction ? je ne dis rien et suit les gardes. Une fois dehors de l’inferno, marchant vers cette villa, je m’autorise quand même à parler à Ruby. « T’as une idée pourquoi on est deux à y aller… »

Depuis : 21/07/2017

Je réponds à son hochement de tête mais sans grand sourire. Sans le grand sourire que j’affichais avant. Je ne lui fais pas la gueule,non, même si cela pouvait fortement y ressembler. Non je ne lui fais pas la gueule, je n’ai aucune raison pour, il n’a rien fait. C’est juste moi. Je suis en colère et contrariée. Et je suis trop conne de n’avoir rien vue et de m’être faite avoir comme une bleue. J’avais pris son intérêt pour moi pour cela de l’intérêt. Dès la première fois, alors qu’on m’avait amenée dans sa piaule pour lui servir de casse croûte et bien nous avions parlé tout du long. Et la fois d’après aussi. J’ai cru qu’il prenait des gants et cela m’a plu, beaucoup, énormément même. Si on ajoute qu’en plus il est canon, sexy en diable, il n’en a pas fallu beaucoup plus pour que je sois sous le charme, que je tombe amoureuse de lui. Et puis j’ai compris, ou plutôt non, il m’a expliqué, mais pas qu’a moi, aux autres aussi : il aime les hommes.

Je lui en veux un peu de ne pas me l’avoir dit, en privé, m’expliquer pourquoi...Mais c’est à moi que j’en veux, d’avoir baissé la garde et surtout inutilement. Jamais il ne m’aimera. Enfin jamais comme cela. Cela n’empêche que l’on peut être amis, c’est une évidence, mais il me faut juste un peu de temps pour digérer. Mais en le regardant ce connard, je sais aussi que cela ne durera pas longtemps. Je ne peux m’empêcher de l’aimer, enfin comme un ami quoi. Maintenant quand je le regarde, je ne le vois plus comme mon homme potentiel : quel gâchis !
Dieux sait que j’en ai rêvé de sa queue et de ses muscles.

Je suis le mouvement, comme lui, alors que l’on nous emmène vers et dans une demeure assez grande, assez luxueuse. Forcément, ce type de soirée ne s’organise pas pour des paumés du coin. Non il faut de l’influence, de l’argent, ou les deux, c’est encore mieux.

- Non je ne sais pas. Mais j’imagine qu’il y a des culs à fourrer, en plus du mien. J’imagine que t’es là pour cela.

J’attends un instant pour sortir le reste de ma réponse.

- Ou alors on va devoir se battre. Mais j’y crois pas trop, en général ils emmènent des armes quand c’est comme cela.

J’accompagne mes mots d’un petit geste de tête vers ceux qui nous escorte.

A cet instant précis, je n’imaginais pas que nos hôtes n’avaient pas eu connaissance de l’orientation de Fenrir. Comment auraient-ils pu l’être d’ailleurs sans avoir des contacts avec l’intérieur de l’Inferno.

- Ah voilà enfin nos deux spécimens ! Vous voyez je vous l’avais bien dit : splendides ! De parfaites machines à tuer et à baiser j’en suis certain !

Un homme s’esclaffa cela à notre arrivée dans une grande pièce, richement décorée à la romaine : tentures, divans, braséro, tables basses regorgeant de mets. L’homme semblait être le maître de maison et son épouse se tenait à côté de lui. Un autre couple était installé et se régala de notre venue.